Populismes et extrémismes divers, démocraties illibérales, crispations diplomatiques (Poutine, Trump, Erdogan…) et crise du multilatéralisme ne forment pas un mouvement politique et diplomatique monolithique, cohérent, unique. Ils incarnent néanmoins, pour l’Union européenne (UE) notamment, un défi, un moment particulier de « retour en arrière » multiforme (politique, diplomatique, etc.), de recul de certains principes et valeurs dont la progression était perçue comme constante et irréversible: démocratie et État de droit à l’intérieur des États, multilatéralisme et coopération à l’échelle internationale.
C’est ce défi et ce moment que j’ai qualifié de « moment réactionnaire » dans plusieurs analyses récentes, et qui me parait réveiller, si ce n’est renouveler, la question plus ancienne de la démocratie de et dans l’UE, mais aussi comme enjeu dans les politiques extérieures de l’UE.
J’avais abordé cette question une première fois a début de l’année dans une tribune sur le média The Conversation: ici
J’ai eu le plaisir de prolonger cette analyse dans le cadre d’un article paru récemment dans le numéro 106 de La revue internationale et stratégique coordonné par Olivier de France et Marc Verzéroli, et qui interroge la nature et les ressorts plus larges des contestations et crispations démocratiques en cours, et leurs conséquences internationales. Cette parution a donné lieu à une conférence organisée par l’IRIS, où les coordinateurs du dossier et moi-même avons pu échanger sur ces enjeux avec le philosophe Étienne Balibar et les personnes présentes.
Enfin, mon article, disponible sur cairn, m’a valu d’être l’invité de Thierry Garcin sur la radio France Culture le 21 juin dans son émission Les enjeux internationaux.
Malgré cette petite séquence intéressante de publication, de réflexion et de communication, je garde (comme bien souvent) plus d’interrogations que de réponses sur les enjeux soulevés…